L'édito de Tonnerre Grondant (2)
La CARSAT a changé de direction il y a un an et demi déjà̀,
dans le contexte particulier que l’on connait.
Si nous avons ressenti depuis une diminution de la tension
qui régnait dans certains services, il apparait ces temps-ci une vraie tendance
au surplace, voire une inversion.
Le dialogue s’est certes amélioré́ sur la forme mais sur le
fond, beaucoup reste à faire. Toutes les difficultés rencontrées par les
personnes, les services dont nous nous faisons l’écho, sont aussi explicitées,
plusieurs fois si nécessaire, à la direction. À tel point qu’à force d’être
répétitives, nos alertes finissent par perdre de leur force, voire même par
blaser nos dirigeants, qui s’habituent à vivre avec.
Pour calmer nos inquiétudes, on utilise toujours les mêmes
artifices : groupes de réflexion, plan stratégique, nomination de
managers-fusibles qui permettent aux habituelles éminences grises de continuer
à tirer les ficelles en toute quiétude... Ces dispositifs ne semblent pas
avoir pour but de solutionner les problèmes mais plutôt de repousser, de loin
en loin, l’apparition de leurs conséquences telles que problèmes sociaux,
psychosociaux, perte de confiance globale et inversement des courbes de
performance.
Cette direction, à peine vieille de 18 mois, est-elle déjà̀
en train de parier sur un report des problèmes jusqu’à l’arrivée des suivants
? On n’ose y croire...
Il va pourtant bien falloir sortir de ce climat de défiance
générale pour garantir, sur le long terme, un sain fonctionnement de notre
organisme. Dehors les ambitions individuelles, les stratégies ou la compétition
d’une ultra-minorité́ que tout le monde a identifiée !
En tant qu’organisation responsable, qui ne se contente pas
uniquement de critiquer pour mettre de l’huile sur le feu, nous vous proposons
une solution pour améliorer notre dialogue, Mon- sieur le directeur. Puisque
vous semblez penser que notre vision est exagérée, que nous nous figeons dans
une attitude théâtrale peu constructive, écoutez directement le personnel. Pourquoi
ne pas organiser des états généraux ?
Collaborons pour une remontée directe des doléances et
organisons, tous ensemble, des échanges et recherches de solutions... Nous
sommes prêts, pour notre part, à aider à mettre en œuvre un tel chantier pour
que direction, organisations syndicales et membres de personnel discutent pour
poser les bons diagnostics et identifier les bons remèdes.
Peut-être seriez-vous étonné, dans un contexte nouveau de
libre parole, d’entendre certaines choses ? Vos proches collègues ne seront
probablement pas d’accord, et pour cause.
Mais vous ?